Hypertension artérielle #2 : comment évaluer et surveiller sa tension ?
Première maladie chronique dans le monde, l’hypertension artérielle peut conduire à de graves complications. Il est donc indispensable d’évaluer son risque d’hypertension, de comprendre les différents facteurs de risques de cette maladie mais aussi de surveiller régulièrement sa pression artérielle [1].
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Comment évaluer et surveiller correctement sa tension ?
Première maladie chronique dans le monde, l’hypertension artérielle peut conduire à de graves complications. Qualifiée de « maladie silencieuse », elle est généralement asymptomatique. Résultat, bien souvent, les personnes hypertendues ignorent leur maladie. Il est donc indispensable d’évaluer son risque d’hypertension, de comprendre les différents facteurs de risques de cette maladie mais aussi de surveiller régulièrement sa pression artérielle [1].
Evaluer le risque de devenir hypertendu
Nous vous proposons un petit questionnaire qui vous permettra d’évaluer vous-même votre risque d’être hypertendu [2]. Attention, ce questionnaire ne se substitue pas à un avis médical et ne constitue pas un diagnostic. Pour obtenir un diagnostic, consultez votre médecin :
Comprendre les facteurs de risque de l’hypertension
L’hypertension artérielle est favorisée par un ensemble de facteurs dont les effets s’additionnent et se cumulent avec le temps [2] :
Age
Plus on vieillit, plus nos artères ont tendance à se rigidifier. Plus les artères sont rigides et plus la tension est élevée.
Hérédité
Si l’un de vos parents est hypertendu, le risque de le devenir à votre tour est multiplié par 2.
Obésité et manque d’activité physique
Prendre du poids est souvent accompagné d’une élévation de la pression artérielle qui peut mener à une véritable hypertension. L’obésité abdominale est présente chez plus d’un hypertendu sur deux. Le manque d’activité physique favorise la prise de poids et l’obésité, en particulier avant l’âge de 50 ans.
Alimentation salée
Chez 40% des hypertendus, une consommation excessive de sel favorise l’élévation de la pression artérielle. Chez les patients hypertendus, il est recommandé d’avoir des apports de sel inférieurs à 6g par jour.
Alcool
La consommation excessive d’alcool (au-delà de deux doses par jour chez la femme et trois chez l’homme) augmente la pression artérielle et peut rendre inefficaces certains médicaments antihypertenseurs.
Tabac
Le tabac produit des substances qui abiment les artères et favorisent le dépôt de plaques de cholestérol. Celles-ci s’accumulent à l’intérieur des vaisseaux et obstruent le passage du sang. De ce fait, la tension artérielle augmente. Continuer à fumer lorsque l’on est hypertendu augmente donc fortement le risque d’accident cardio-vasculaire.
Stress
Même s’il n’est pas à lui seul la cause de l’hypertension, il provoque une élévation de la pression artérielle.
Mauvais sommeil
Un sommeil perturbé ne permet pas une phase de récupération optimale pour le corps et a pour conséquence l’altération du contrôle de la pression artérielle.
Bon nombre de ces facteurs de risques peuvent être évités. Il est donc important de les identifier dans le but de pouvoir les contrôler, par exemple : en mettant en place des mesures hygiéno-diététiques, et ainsi diminuer le risque d’hypertension artérielle [2].
Surveiller sa pression artérielle correctement
La pression artérielle varie au cours de la journée : d’une valeur basse au cours du sommeil, elle devient plus élevée pendant la journée, notamment en cas d’activité physique, d’exposition au froid, de choc émotionnel, de stress… Une mesure unique de la pression artérielle ne peut donc suffire à poser un diagnostic. Différents moyens sont utilisés pour assurer la mesure de la tension [3] :
La mesure chez le médecin ou l’infirmier
Au minimum une fois par an. Le médecin réalise systématiquement cette mesure lors de la consultation. Les objectifs tensionnels pour cet examen de routine sont de 140 mmHg pour la pression artérielle systolique et de 90 mmHg pour la pression artérielle diastolique (petit rappel sur la mesure de la pression artérielle : cliquez ici).
L’appréhension vis-à-vis de l’examen ou de l’environnement médicalisé peut parfois faire augmenter artificiellement la tension, on appelle ce phénomène l’effet « blouse blanche ».
En cas d’hypertension et pour éviter le phénomène de « blouse blanche », la mesure doit être validée par de nouvelles mesures en conditions normales. Cette fois, les prises de mesures sont réalisées à différents moments de la journée et pendant 24 à 72h [3].
La mesure ambulatoire de la pression artérielle (MAPA)
Prescrite par le médecin pour compléter son bilan, c’est la méthode la plus fiable : un appareil automatique, généralement fixé à la ceinture, est relié à un brassard qui mesure la tension toutes les 15 minutes pendant 24 heures.
La pression artérielle doit être inférieure à 135/85 mmHg en journée, à 120/70 mmHg durant la nuit et ne doit pas excéder une moyenne de 125/80 mmHg sur 24h [3].
L’automesure tensionnelle (AMT)
Cette méthode permet de réaliser le contrôle de sa pression artérielle soi-même et donc de confirmer le diagnostic du médecin. Elle offre également la possibilité aux patients sous anti-hypertenseurs, d’évaluer l’efficacité de leur traitement.
5 conseils pour l’automesure :
- Installez-vous confortablement à une table en position assise.
- Détendez-vous quelques minutes avant votre mesure.
- La règle des 3 : réalisez 3 mesures le matin au réveil et 3 mesures le soir juste après le dîner durant 3 jours consécutifs en semaine.
- Notez immédiatement tous vos résultats.
- Calculez la moyenne des 18 mesures des 3 jours : elle doit être inférieure à 135/85 mmHg [4].
Si à la suite de ces différentes mesures, vous obtenez des résultats supérieurs aux objectifs tensionnels, votre médecin vous conseillera de mettre en place des mesures hygiéno-diététiques. Si malgré l’amélioration de votre hygiène de vie, votre tension reste trop haute, un traitement médicamenteux vous sera alors proposé [3].